mercredi 25 décembre 2013

Noël - Venez, adorons notre Seigneur couché entre les bras de Marie et de Joseph !

Extraits d’une homélie du
pseudo – Jean Chrysostome
pour la fête de la Nativité du Sauveur (2/3)


(…) O grâce qui surpasse tout langage ! Le Fils unique, qui est avant tous les siècles, que le sens du toucher ne peut atteindre, qui est simple, incorporel, a revêtu un corps mortel et visible comme le mien ! Et pour quelle cause, sinon pour que son aspect nous enseigne, et qu’ainsi enseignés il nous conduise par la main vers les choses invisibles ? Parce que les hommes ont plus de confiance dans ce que leurs yeux voient que dans ce que leurs oreilles entendent, et qu’ils hésitent lorsqu’ils n’ont point vu, il a voulu parler aux yeux par le moyen de son corps, de telle sorte que tout prétexte fût enlevé à l’incrédulité.

(…) Que dirai-je donc ou comment parlerai-je ? Ce mystère me frappe d’admiration. L’Ancien des jours devient enfant ; Celui qui est assis sur un trône élevé et inaccessible repose dans la crèche ; Celui que le sens du toucher ne peut connaître, qui est simple, sans composition de parties et qui n’a point de corps est touché par des mains humaines ; Celui qui brise les liens de l’iniquité est retenu dans les liens que forment ses langes, parce qu’il l’a ainsi voulu.

Bassano, l'annonce des Anges aux bergers
Il a résolu de changer l’ignominie en honneur, l’infamie en un titre de gloire, l’outrage extrême en une preuve de vertu. C’est pourquoi il a pris mon corps, afin que je puisse porter en moi son Verbe ; et prenant ma chair, il m’a donné son Esprit, afin que donnant et recevant il puisse amasser pour moi un trésor de vie. Il a pris ma chair, afin de me sanctifier ; il m’a donné son Esprit afin de me sauver.

(…) La synagogue gardait la promesse écrite ; l’Eglise possède l’objet de la promesse. L’une a possédé le livre et l’autre les trésors promis par ce livre ; l’une a su teindre la laine et l’autre a revêtu la robe de pourpre qui en a été tissue. La Judée l’a enfanté ; la terre entière l’a reçu. La synagogue l’a nourri et élevé ; l’Eglise le possède et recueille les fruits de sa présence. Celle-là eut le cep de la vigne et près de moi sont les fruits mûrs de la vérité. Celle-là a vendangé les raisins ; mais les nations boivent le breuvage mystique. Celle-là a semé le grain du froment dans la Judée ; mais les nations ont moissonné avec la faux la moisson de la foi. Les nations ont recueilli avec piété la rose, tandis que l’épine de l’incrédulité est demeurée parmi les Juifs. Le petit s’est envolé et les insensés restent assis auprès du nid demeuré vide. Les Juifs interprètent la lettre, qui est semblable à la feuille, et les nations recueillent le fruit de l’Esprit.


Vierge à l'Enfant, Chalons
(…) Il naît aujourd’hui d’une vierge (…) Le Seigneur n’a point voulu se construire un autre temple, ni se revêtir d’un corps formé d’une autre manière, pour faire connaître qu’il ne méprisait pas le limon d’Adam. Et, parce que l’homme trompé était devenu l’instrument de Satan, il a fallu qu’il prît comme un temple animé celui-là même qui avait été séduit, afin que par cette union avec son Créateur, il l’arrachât à l’union et au service de Satan. Et, toutefois, se faisant homme, le Christ n’est pas mis au monde comme un homme, mais comme un Dieu, parce que s’il était issu, comme l’un de nous, d’un mariage ordinaire, la foule n’eût pas voulu croire en lui.

(…) Dis-moi donc, ô juif, si la Vierge a enfanté ou non ? Si elle a enfanté, reconnais la merveille de cet enfantement. Mais si elle n’a point enfanté, pourquoi as-tu trompé Hérode ? C’est toi-même qui as répondu lorsqu’il demandait où devait naître le Christ : « A Bethléem, dans la terre de Juda. » (Matth. II, 5.) Est-ce que je connaissais cette bourgade ou ce lieu ? Est-ce que j’étais informé de la dignité de Celui qui venait de naître ? Est-ce que ce n’est pas Isaïe qui fait mention de lui comme d’un Dieu ? «Elle enfantera un fils - dit-il – et on l’appellera Emmanuel. » (Isaïe, VII, 14.) « Et toi, - dit-il – Bethléem, maison de paix, tu n’es pas la dernière entre les principales villes de Juda ; car c’est de toi que sortira le chef qui gouvernera mon peuple d’Israël.» (Mich. V, 2 ; Matth. 2, 6.). Le prophète a dit avec raison : De toi, car c’est de vous qu’il est sorti, pour être donné au monde.


Les Anges à la Crèche,
mosaïques de la Basilique du Mont Thabor
(…) Il était de toute éternité comme Dieu, gouvernant le monde. Aujourd’hui, il se manifeste comme homme afin de gouverner son peuple, mais comme Dieu il sauve toute la terre.

(…) Venez donc et célébrons cette fête ; venez et que ce soit pour nous un jour de solennité. Que la manière de célébrer cette fête soit extraordinaire, puisque le récit de cette naissance est extraordinaire.
Aujourd’hui, le lien antique est brisé, le diable est couvert de confusion, les démons se sont enfuis, la mort est détruite, le paradis est ouvert, la malédiction est effacée, le péché a été banni, l’erreur a été vaincue, la vérité est revenue, et la parole de la piété est répandue et propagée en tous lieux.

HIC VERBUM CARO FACTUM EST
ICI, à Bethléem, le Verbe s'est fait chair et s'est donné à adorer à
tous les peuples. Basilique de la Nativité, sous l'Autel de la mangeoire.
La vie du ciel est implantée sur la terre, les anges communiquent avec les hommes, les hommes ne craignent point de s’entretenir avec les anges. Et pourquoi ? Parce qu’un Dieu est venu sur la terre et l’homme dans le ciel, et qu’ainsi tout a été uni et mêlé. Il est venu sur la terre, lui qui est tout entier dans le ciel, et, étant tout entier dans le ciel, il est tout entier sur la terre. Etant Dieu, il s’est fait homme, sans renoncer à sa divinité. Etant le Verbe, non sujet au changement, il s’est fait chair : il s’est fait chair afin d’habiter parmi nous. Il n’est point devenu Dieu, mais il était Dieu. Mais il s’est fait chair, afin qu’une crèche pût recevoir Celui que le ciel ne pouvait contenir. Il est donc posé dans la crèche, afin que Celui qui nourrit toute créature reçoive d’une vierge mère la nourriture qui convient à un petit enfant.






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