Voici mon Corps, livré pour vous |
Voix du Bien-Aimé
1. Il faut recourir souvent à la source de la grâce et de la divine miséricorde, à la source
de toute bonté
et de toute pureté, afin que vous puissiez être guéri de vos passions et de vos
vices, et que, plus fort, plus vigilant, vous ne soyez ni vaincu par les
attaques du démon, ni surpris par ses artifices.
L'ennemi des hommes, sachant quel est le fruit de
la sainte communion et combien est grand le remède qu'y trouvent les âmes
pieuses et fidèles, s'efforce en toute occasion et par tous les moyens de les en éloigner autant qu'il peut.
2. Aussi est-ce au moment où ils s'y disposent que
quelques-uns éprouvent les plus vives attaques de Satan. Cet esprit de malice,
comme il est écrit au livre de Job, vient parmi les enfants de Dieu pour les
troubler par les ruses ordinaires de sa haine, cherchant à leur inspirer des craintes excessives et de pénibles
perplexités, pour affaiblir leur amour, ébranler leur foi, afin qu'ils
renoncent à communier, ou qu'ils ne communient qu'avec tiédeur.
Mais il ne faut pas s'inquiéter de ses artifices
et de ses suggestions, quelques honteuses, quelques horribles qu'elles soient,
mais les rejeter toutes sur lui. Il faut
se rire avec mépris de cet esprit misérable et n'abandonner jamais la sainte
communion à cause de ses attaques et des mouvements qu'il excite en nous.
3. Souvent aussi l'on s'en éloigne par un désir
trop vif de la ferveur sensible et parce qu'on a conçu de l'inquiétude sur sa
confessions.
Agissez selon le conseil des personnes prudentes
et bannissez de votre cœur l'anxiété et les scrupules, parce qu'ils détruisent
la piété et sont un obstacle à la grâce de Dieu.
L'allégorie de la foi |
Ne vous privez
point de la sainte communion dès que vous éprouverez quelque trouble ou une
légère peine de conscience; mais confessez-vous au plus tôt et pardonnez
sincèrement aux autres les offenses que vous avez reçues d'eux. Que si vous
avez vous-même offensé quelqu'un, demandez-lui humblement pardon, et Dieu aussi
vous pardonnera.
4. Que sert
de tarder à se confesser et de différer la sainte communion ? Purifiez-vous
promptement, hâtez-vous de rejeter le venin et de recourir au remède; vous vous
en trouverez mieux que de différer longtemps.
Si vous différez aujourd'hui pour une raison,
peut-être s'en présentera-t-il demain une plus forte; et vous pourriez ainsi
être sans cesse détourné de la communion, et sans cesse vous y sentir moins
disposé. Ne perdez pas un moment,
secouez votre langueur, déchargez-vous de ce qui vous pèse; car à quoi
revient-il de vivre toujours dans l'anxiété, toujours dans le trouble, et
d'être éloigne chaque jour par de nouveaux obstacles de la Table sainte ?
Rien, au
contraire, ne nuit davantage que de s'abstenir longtemps de communier; car
d'ordinaire l'âme tombe par-là dans un profond assoupissement. Ô douleur ! il se rencontre des chrétiens si tièdes et si lâches qu'ils saisissent
avec joie tous les prétextes pour différer à se confesser, et dès lors aussi à
communier, afin de n'être pas obligés de veiller avec plus de soin sur
eux-mêmes.
Voici mon Sang, versé pour vous |
Si quelqu'un
s'en abstient quelquefois par humilité ou pour une cause légitime, on doit
louer son respect. Mais si sa ferveur
s'est refroidie, il doit se ranimer et faire tout ce qu'il peut: et Dieu secondera
ses désirs, à cause de la droiture de sa volonté qu'il considère principalement.
6. Que si
des motifs légitimes l'empêchent d'approcher de la sainte Table, il conservera
toujours l'intention et le saint désir de communier, et ainsi il ne sera pas
entièrement privé du fruit du Sacrement.
Quoique tout fidèle doive, à certains jours et au
temps fixé, recevoir avec un tendre respect le Corps du Sauveur dans son
Sacrement, et rechercher en cela plutôt la gloire de Dieu que sa propre
consolation, cependant il peut aussi
communier en esprit tous les jours, à toute heure, avec beaucoup de fruit. Car
il communie de cette manière et se nourrit invisiblement de Jésus-Christ toutes les fois qu'il médite avec piété les
mystères de son Incarnation et de sa Passion, et qu'il s'enflamme de son amour.
7. Celui qui ne se prépare à la Communion qu'aux approches
des fêtes et quand la coutume l'y oblige, sera souvent mal préparé.
Celui qui mange ma Chair et boit mon Sang demeure en moi, et moi en lui. |
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