mardi 25 décembre 2018

25 décembre - Nativité du Seigneur

L'âge d'Auguste et la naissance de Jésus-Christ, par Jean-Léon Gérôme, 1855

Du vénérable abbé Henri Marie Boudon, « La vie cachée avec Jésus en Dieu », partie I, chap. 4

Oh qui a jamais entendu parler d’une si extrême pauvreté dans une personne royale ? Il a pour palais en sa naissance une chétive étable ; pour courtisans de vils animaux ; pour tapisseries et ameublements les pierres des murailles ; les toiles d’araignées pour berceau ; une crèche, de la paille, du foin pour soulagement ; au milieu d’une nuit froide une étable sans porte exposée aux injures du temps et aux incommodités de la saison rigoureuse de l’hiver.

La sainte Famille entourée des Anges
Dans la suite des temps il mange son pain à la sueur de son front, soutenant sa vie par le travail de ses mains, exerçant le métier de charpentier, ou bien il vivra des aumônes que de saintes dames lui donneront, le suivant dans ses voyages, comme il est rapporté dans l’Evangile. Enfin il sera dans un dépouillement de toutes choses à la mort n’ayant pas même un pauvre morceau de toile pour couvrir la nudité de son corps exposé sur une croix, et pendant que les oiseaux ont des nids et les renards les tanières pour se retirer, le Fils de l’homme n’aura pas où reposer sa tête.

O aimable Jésus ! il faut bien dire que vos plus fortes et plus tendres inclinations vous portent à vous cacher en toutes manières.
O hommes ! quelles marques de royauté pouvez-vous découvrir par toutes vos lumières naturelles au milieu d’une pauvreté si affreuse et si rebutante !
O mon âme ! celui que tu vois tout nu sur un gibet, est-ce le Seigneur à qui appartient tout le monde et toute la rondeur de la terre, ô mon Seigneur, c’est la foi seule qui me découvre dans un si grand dépouillement, que vous êtes le roi des siècles, le roi des anges et des hommes, le maître absolu de tout l’univers.

C’est cette vue de foi qui a touché si puissamment les cœurs de plusieurs rois et reines, de plusieurs grands princes et princesses que, quittant volontairement leurs royaumes et principautés, ils ont préféré l’obscurité des solitudes et des cloîtres où ils se sont retirés à tout l’éclat de leurs couronnes et de leurs honneurs. C’est cette vue qui a porté tant de personnes riches à se dépouiller de leurs biens pour s’ensevelir tout vivants dans le tombeau de la religion. Oh ! qu’il vaut bien mieux vivre inconnu que de demeurer avec bruit et réputation dans les palais des grands du monde !



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