Prière à Notre Dame
Notre
monde, ô Marie, vous possède enfin !
Votre
naissance lui révèle le secret de sa destinée, le secret d'amour qui l'appela
du néant à devenir le palais du Dieu qui résidait au-dessus des cieux. Mais
quel est donc ce mystère de la chétive humanité, qu'inférieure aux Anges par sa
nature, elle soit appelée à leur donner pourtant leur Roi et leur Reine ?
Leur
Roi, bientôt ils l'adoreront nouveau-né dans vos bras ; leur Reine, ils la
révèrent aujourd'hui, et l'admirent dans son berceau comme admirent les Anges.
Astres
du matin, ces nobles esprits
contemplaient au commencement les manifestations de la Toute-Puissance, et
ils louaient le Très-Haut ; jamais néanmoins leur avide regard ne
découvrit merveille pareille à celle qui les fait tressaillir à cette heure :
Dieu reflété plus purement sous le voile corporel, sous l'enveloppe fragile
d'une enfant d'un jour, que dans la force et tout l'éclat des neuf chœurs ;
Dieu captivé lui-même par tant de faiblesse unie par sa grâce à tant d'amour
qu'il en fait le point culminant de son œuvre, en arrêtant d'y manifester son
Fils.
Reine
des Anges, vous êtes aussi la nôtre ; recevez-nous à foi et hommage.
En
cette journée où le premier élan de votre âme très sainte fut pour le Seigneur,
le premier sourire de vos yeux pour les fortunés parents qui vous mirent au
monde, daigne la bienheureuse Anne nous admettre à baiser à genoux votre main
bénie, toute prête déjà aux divines largesses dont elle est la dispensatrice
prédestinée. Et maintenant grandissez, douce enfant ; que vos pieds
s'affermissent pour briser la tête du serpent maudit, que vos bras prennent
force pour porter le trésor du monde : l'ange et l'homme, toute la nature, Dieu
Père, Fils, Esprit-Saint, sont dans l'attente du moment solennel où
Gabriel pourra s'envoler des cieux, vous saluant pleine de grâce et vous
apportant le message de l'amour.
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