Du vénérable abbé
Henri Marie Boudon, « Le triomphe de la Croix », partie III
Je dis à le bien dire (le chapelet, ou Rosaire) car
c’est une chose très lamentable de voir les exercices de piété ordinairement si
mal pratiqués.
Saint Dominique, l’un des plus zélés dévots
de l’immaculée Mère de Dieu qui fut jamais, institua le Rosaire a été cause
d’une infinité de biens qui en sont arrivés.
Mais pour le
réciter selon le dessein de ce grand patriarche, il faut considérer en le disant les mystères de la vie et de la mort de
notre bon Sauveur, ou ses mystères opérés après sa glorieuse résurrection,
et cette dévotion était un grand supplément au défaut des livres qui traitent
de ces sujets pour les personnes
ignorantes et un grand secours même
aux plus habiles, car le rosaire de
la très sacrée Vierge pris dans son véritable esprit donne une ample matière et
d’une manière aisée et propre à toutes sortes de personnes pour s’occuper de
notre bon Sauveur Jésus Christ : de ce qu’ il a fait et souffert pour
nous et la méditation de sa précieuse vie et mort est autant utile que
nécessaire à tous les Chrétiens et apporte une grande gloire à Dieu qui est la
fin de toutes choses.
Il serait à désirer qu’en apprenant le
chapelet l’on apprît les mystères de Jésus Christ et de sa très pure Mère pour
les considérer avec attention et avec amour et, sans cela, souvent c’est un exercice qui se fait avec
beaucoup de tiédeur, de distraction, et qui n’est pas accompagné des grâces
signalées qui y sont accordées. Mais c’est un malheur assez ordinaire si l’on s’arrête
à l’extérieur.
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