C’est pourquoi le sang de notre Rédempteur, que ses
persécuteurs furieux avaient répandu, les
croyants l’ont bu par la suite et ont proclamé que Jésus est le Fils de Dieu.
Au sujet de ce sang, il est dit ensuite avec à-propos : Terre, ne
couvre point mon sang, et n’arrête pas mon cri. L’homme, après son péché,
avait entendu cette sentence : Tu es terre, et tu retourneras à la
terre.
Le saint Calice de la Cène, Valence |
Or, cette terre n’a pas
caché le sang de notre Rédempteur, parce que tout homme pécheur, buvant le sang qui a payé sa rédemption, la
proclame, en rend grâce et la fait connaître à tous ceux qu’il approche. Et
la terre n’a pas recouvert son sang, parce que la sainte Église a proclamé déjà
maintenant le mystère de sa rédemption dans toutes les parties du monde.
Remarquez ce qui suit
: N’arrête pas mon cri. En effet, ce sang de notre rédemption, qui nous est donné à boire, est le cri de
notre Rédempteur. Ce qui fait dire à saint Paul : Son sang
répandu parle plus fort que celui d’Abel. Du sang d’Abel il avait été
dit : Le sang de ton frère, de la terre crie vers moi. Mais le sang de Jésus parle plus fort
que celui d’Abel, parce que le sang d’Abel a demandé la mort du
meurtrier de son frère, tandis que le sang du Seigneur a obtenu la vie pour ses
persécuteurs.
Afin que le sacrement de la
passion du Seigneur ne soit pas inefficace en nous, nous devons imiter ce qui nous est donné à boire et proclamer aux
autres ce que nous vénérons. En effet, son cri est arrêté en nous,
si la langue tient caché ce que l’âme a cru, mais, pour que son cri ne
soit pas arrêté en nous, il reste que chacun, selon sa capacité, fasse
connaître à ceux qu’il approche le mystère qui le fait vivre.
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